De la science, en voici en voilà

Durant l'été, de nombreux scientifiques étaient présent à Concordia pour des expériences dans diverses disciplines : glaciologie, physique des particules, astrophysique, géophysique, physique de l'atmosphère, études de micrométéorites,... Ce fut très intéressant et enrichissant de découvrir ces expériences, de pouvoir participer à certaines d'entre elles et de rencontrer et sympathiser avec les scientifiques.

Les Glacios:Subglacior 1

De nombreux glaciologues étaient présents cet été. Ce sont les Glacios français du laboratoire de glaciologie de Grenoble qui étaient les plus nombreux à représenter le labo (près de 15 au max). Forages glaciaires, mise en place de nouvelles manips, expériences estivales, maintenance des expérimentations, formation de l'hivernante (moi), découpage et analyse de carottes de glaces, .... Bref, il y avait de quoi découvrir le métier de glaciologue de long en large.

J'ai eu l'occasion d'assister les foreurs lors du casing du forage de test d'un nouveau projet de grande envergure : Subglacior.

Casing : mise en place de tube PVC à l'intérieur du forage pour y mettre un liquide de densité égale ou superieur à la densité du névé, pour que le trou ne se referme pas.

Subglacior est une sonde munie de plusieurs capteurs. En la descendant dans le forage elle va pouvoir faire des analyses physico chimiques en direct. En trouvant l'endroit propice pour le forage où la calotte glaciaire serait très vieille, le défi est de retracer l'histoire du climat sur le dernier million d'années. Suite au forage EPICA (1996-2005), le climat avait été reconstitué jusqu'à 800 000 ans.

Photo1: Mise en place du casing, avec Jerome Chappellaz, Eric Lefebvre et Philipe Posenti. Crédit photo: Nicole Hueber
 

Les Micrométéorites:

Emmanuel Dartois IAS-CNRS Institut d'Astrophysique Spatial - directeur de recherche

Lucie Delauche CSNSM-CNRS Centre de Sciences Nucléaire et de Sciences de la Matière - technicienne

Marie Godard CSNSM-Université Paris Sud Centre de Sciences Nucléaire et de Sciences de la Matière - maître de conférences

Ce n'est pas la première fois que les chercheurs de micrométéorites débarquent sur le plateau pour creuser une gigantesque tranchée. L'idéal du coin : la neige blanche permet de repérer facilement les grosses météorites (Programme Américain ANSMET, glaciers et chaîne Transantarctique) et de les conserver dans le froid. Vous avez dit micro ? Ah oui c'est vrai ! Les avantages pour nos chercheurs ici, on peut faire fondre la neige facilement, de plus la neige est très propre, elle est dépourvue de polution anthropique.

C'est ainsi, les 3 scientifiques s'en allèrent remplir des bidons de neige en creusant dans les parois de la tranchée, à une 10ène de mètres de profondeur. Afin de polluer le moins possible la neige, ils sont vêtus de combinaison jaune poussin et de gants spéciaux. Les bidons sont ensuite ramenés au laboratoire, où la neige est versée dans une cuve chauffée afin d'être fondue. La neige fondue passe ensuite dans un circuit muni d'un filtre de 30 microns qui permet de séparer les grosses particules déchets qui restent, et les particules plus petites de l'ordre du micron, tel que les micrométéorites.

Ainsi, les 3 scientifiques sont repartis à la fin de l'été avec une belle collection de poussières extraterrestres, et un record de 50m3 de neige fondu.

Après les avoir aidé à creuser, j'admire leur force physique et mentale, et je retourne volontiers faire mes petits puits d'1 m3 :)

Micrometeorites1 Micrometeorites2

Photo2: Les 3 chercheurs de micrométéorites dans leur combinaison "propre":  Lucie Delauche, Marie Godard et Emmanuel Dartois. Crédit photo: Nicole Hueber

Photo3: La tranchée avec Marie et Lucie entrein de remplir des bidons de neige. Crédit photo: Emmanuel Dartois

 

Projet CHINSTRAP, le spectromètre à neutrons

Guillaume Hubert - ONERA Office National d'Etude et de Recherche Aérospatiales

Cette année, une nouvelle expérience a été mise en place par Guillaume Hubert (alias cousin Hub :)). Il s’agit un spectromètre à neutrons qui permet de compter les neutrons de différentes énergies. Ces neutrons proviennent de l'interaction des rayons cosmiques venant de l'espace avec les atomes de l'atmosphère.

D'autre spectromètres avaient été installés au Brésil et au pic du Midi. La station Concordia a pour avantage d'être situé en altitude et à proximité du pôle géomagnétique. De ce fait, nous recevons plus de neutrons qu'en Europe.

Le but de cette expérience est l'étude des radiations environnementales naturelles et est utilisé pour les applications de météorologie spatiale et d'effets sur les électroniques embarquées et les cellules biologiques. .

Le spectromètre est composé de plusieurs boules en polyéthylène haute-densité , parfois avec une coquille en métal (plomb, tungstène), et de différentes épaisseurs. Au centre des boules se trouve un détecteur de neutrons thermiques (énergie faible) qui permet de compter les neutrons qui traversent la boule. L'épaisseur des boules permet de décomposer le comptage des neutrons en fonction de leur énergie. Un neutron de haute énergie traversera une boule de grosse épaisseur, alors qu'un neutron de faible énergie ne la passera pas mais traversera une boule de plus faible épaisseur.

Spectrometre a neutrons onera guillaume hubert

Photo4: Guillaume devant le spectromètre à neutrons.

Crédit photo: Nicole Hueber

 
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